Podcast – Mauritanie, « pays chimérique » ? Le défi de constituer une nation depuis l'indépendance

Par Jorge Brites.

Pour ce quinzième épisode du podcast L’allumeur de réverbères, nous nous sommes penché sur la Mauritanie et son histoire, et sur un enjeu partagé par de nombreux pays africains aux frontières et aux systèmes politiques hérités de la colonisation, à savoir celui de constituer une « nation ».

Dans la continuité d'un premier article publié en juin 2021 sur ce sujet (En Mauritanie, l'enjeu de déconstruire le concept manipulé d'« État-nation »), c’est le concept d’« État-nation » que nous souhaitons questionner. L'occasion aussi d'esquisser un tour d'horizon des relations intercommunautaires et de la place des langues en Mauritanie. Pour cela, nous avons sollicité l'expertise et le regard des personnalités suivantes :

•  Professeur Abdel Wedoud Ould Cheikh, anthropologue spécialiste de la Mauritanie et professeur émérite de l'Université de Lorraine ;
• Assane Gaye, président de l'Association de Promotion de la Langue Wolof en République islamique de Mauritanie, l'APROLAWO-RIM ;
• Kane Limam Monza, artiste-rappeur, producteur et opérateur culturel, notamment connu pour avoir lancé depuis 2008 le festival Assalamalekoum.

Outre l'intérêt de mieux comprendre la composition ethnolinguistique et les relations intercommunautaires à l'aune des dynamiques historiques de la Mauritanie, ce podcast est ponctué de musiques, traditionnelles pour la plupart, chantées dans les langues maternelles du pays, à savoir le hassanya, le wolof, le pulaar et le soninké.

Suivent les liens des musiques que vous pouvez entendre tout au long du présent podcast.

• La musique « Indépendance », de la chanteuse Dimi Mint Abba et du chanteur Khalifa Ould Eide, de Mauritanie :

• La musique « Waalo » de l'artiste traditionnel wolof (du Sénégal) Adja Mbana Diop :

• La musique « Deliya » de l'artiste traditionnel peul (de Mauritanie) Sidy Bailel Thiam :

• La musique « Kéka » du jeune artiste soninké (de Mauritanie) Demba Tandia :

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Entretiens et enregistrements : Jorge Brites et Faty Kane.

Montage : Jorge Brites.

Photo de couverture : Clément Osé.

Musique du générique : le groupe Iñigo Montoya.

Comments

[Francis Ehemba]

Merci David Brites pour ces entretiens très instructifs. Les différents invités ont bien cerné le problème majeur en Mauritanie: l'absence d'une NATION. Ce pays regorge une richesse culturelle/ethnologique extraordinaire. Pour arriver à bâtir cette NATION, il faudrait dans un premier temps panser les blessures du passé en commençant par une reconnaissance des exactions commises sur certaines communautés en particulier et jeter ainsi les bases d'une réconciliation nationale à l'instar du Rwanda. Dans un second temps, intégrer comme l'un de tes invités l'a souligné l'ensemble des langues locales dans la sphère administrative tout en gardant l'apprentissage de l'Arabe mais également du français et de l'anglais comme une grande priorité afin de faire face aux réalités internationales. Le reste du problème à résoudre relève de l'instauration d'une gouvernance vertueuse pour assurer un développement inclusif, économique et social sachant que nous sommes devant un pays avec une population qui tourne autour des 4 millions d'âmes. Après faut reconnaître que le problème de la gouvernance vertueuse est le talon d'Achille des pays de la sous-régions! C'est même le plus grand défi à relever pour les décennies à venir notamment pour les nouvelles générations!